En ce début d’année 2024, Lyon déploie une première en France avec l’installation des radars thermiques. Ces dispositifs ont pour but de contrôler les voies réservées au covoiturage sur les boulevards urbains M6 et M7. Ce projet ambitieux est destiné à inciter les usagers à adopter une mobilité plus responsable et à réduire le taux de fraude estimé à 50% en l’absence de contrôles selon les autorités locales.
Fonctionnement des radars thermiques
Les radars thermiques sont équipés de capteurs qui détectent la présence de plusieurs personnes dans un véhicule empruntant les voies de covoiturage. Ils prennent également en compte le critère Crit’Air 0, qui permet aux véhicules électriques ou à hydrogène de circuler librement sur ces voies même s’ils ne transportent qu’un seul passager. Si un radar constate qu’une voiture utilisant la voie réservée ne remplit pas ces conditions, il prendra en photo la plaque d’immatriculation du véhicule fautif.
Le conducteur recevra alors une amende de 135 €, ramenée à 90 € s’il paye sous 15 jours. Les images capturées par les radars seront envoyées au centre de contrôle de la police municipale de Lyon, où un agent vérifiera leur validité avant de les transmettre à l’ANTAI (Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions).
Les emplacements des radars thermiques
Ces dispositifs seront installés en amont et en aval du tunnel de Fourvière, notamment sur les anciennes voies A6-A7 requalifiées en boulevards périurbains M6-M7. En direction du sud, ils se trouveront près de l’échangeur du Pérollier, tandis qu’en direction du nord, ils seront positionnés aux environs de La Confluence.
Un projet qui pourrait faire des émules dans d’autres villes françaises
Si cette expérimentation s’avère concluante, elle pourrait inspirer d’autres agglomérations comme Paris, Lille ou Strasbourg. Le projet Trapèze développé par Vinci Autoroutes vise également à promouvoir les services de covoiturage interconnectés pour inciter les automobilistes à adopter une mobilité alternative.
Le covoiturage pour les trajets courts
- L’incitation au covoiturage lancée en 2023 subira des modifications en 2024 afin de cibler les déplacements de courte distance.
- Des applications telles que BlaBlaCar ou Covoit’ici existent déjà pour faciliter le covoiturage entre particuliers.
- La gestion des trajets professionnels et personnels ainsi que la logistique des activités familiales restent toutefois un frein à l’adoption du covoiturage pour les court trajets.
Un manque d’aires de covoiturage en proche banlieue
En examinant la carte des aires de covoiturage dans les grandes villes, que ce soit en région parisienne ou dans l’agglomération lyonnaise, on observe un manque flagrant de zones dédiées en proche banlieue. Pour rendre cette pratique plus attractive, il est nécessaire de mettre en place davantage d’infrastructures adaptées et de promouvoir activement les avantages du covoiturage auprès des usagers.
Les conditions d’accès aux voies de covoiturage
Les voies réservées au covoiturage sont accessibles dès lors qu’un véhicule transporte au moins deux personnes, y compris un bébé. Elles sont également accessibles aux véhicules d’urgence, aux transports en commun, aux taxis en service et aux véhicules classés Crit’Air 0.
En somme, l’expérimentation des radars thermiques à Lyon marque une étape importante dans la promotion d’une mobilité plus responsable et écoresponsable. Il reste désormais à observer l’impact de ces dispositifs sur le comportement des automobilistes et l’éventuelle adoption de cette initiative par d’autres villes françaises.