




Mauvaise nouvelle sur le front de l’épidémie de covid-19 dans l’Aisne : le nombre de patients hospitalisés en réanimation a fortement augmenté en une semaine pour atteindre un niveau qui n’avait plus été connu dans notre département depuis la fin de la première vague. La tension dans les hôpitaux axonais est d’autant plus forte que le nombre total d’hospitalisations pour covid-19 reste élevé. Et si le taux d’incidence est légèrement retombé et est passé sous la barre des 250 nouveaux cas pour 100 000 habitants, le taux de positivité remonte. Le taux de variant britannique dépasse les 60% des personnes infectées.
44 personnes en réanimation
C’est donc la principale nouvelle cette semaine concernant l’épidémie de covid-19 dans l’Aisne. Selon les données de Santé publique France, au 9 mars, 44 personnes sont hospitalisées en réanimation pour une forme grave de covid-19, contre 34 une semaine plus tôt, le 2 mars. Jamais autant de personnes n’avaient été placées en réanimation dans les hôpitaux axonais depuis la fin de la première vague. La tension hospitalière est désormais extrêmement élevée, avec un taux d’occupation des services de réanimation qui atteint 115,8% des capacités initiales des hôpitaux de l’Aisne (1).
Le phénomène est inquiétant : depuis plusieurs mois, l’amélioration de la prise en charge médicale des patients souffrant de covid-19 avait permis de réduire le pourcentage de cas très grave nécessitant une hospitalisation en réanimation. Or cette semaine, le nombre de réanimations a augmenté alors que le nombre total d’hospitalisations est resté globalement stable, (à un niveau très élevé cependant) : au 9 mars, 286 personnes sont hospitalisées covid-19 dans l’Aisne, contre 275 une semaine plus tôt. On reste en dessous des maximums observé lors des première et seconde vagues de l’épidémie.
La situation n’est pas propre à l’Aisne. Le nombre de personnes hospitalisées en réanimation connaît une forte hausse ces dernières semaines dans l’ensemble de la France, sous la poussée des différents variants du Sars-COV2 (le virus responsable du covid-19). Un petit motif d’espoir cependant, le nombre d’hospitalisations et de réanimations est en hausse dans toutes les classes d’âges, sauf celles des 70-80 ans, 80-90 ans et plus de 90 ans, les seules à avoir pour le moment bénéficié massivement de la campagne de vaccination.
Plus de 60 % de variant britannique
Santé publique France donne désormais accès aux données concernant les différents variants connus du Sars-COV2, en particulier le fameux variant britannique, devenu majoritaire en France. Dans l’Aisne, la proportion de variant britannique (2) parmi les personnes récemment infectées par le covid-19 atteint désormais 62,7%. c’est un chiffre proche de la moyenne nationale (65,3%), mais sensiblement inférieur au taux de variant dans l’Oise (72,5%) ou dans le Nord (70,8%).
Taux d’incidence en baisse, taux de positivité en hausse
Le taux d’incidence général sur 7 jours glissants (3) est de 245,8 nouveaux cas pour 100 000 habitants pour la période du 28 février au 6 mars en très légère diminution par rapport à la semaine dernière (258,9 pour la semaine du 22 au 28 février). Le taux est ainsi repassé sous les barre symbolique de 250, mais il reste globalement stabilisé à un niveau élevé. Le taux d’incidence moyen en France est de 219,2 pour la période du 28 février au 6 mars.
Le taux de positivité (4) atteint lui 10,4 %, pour la semaine du 28 février au 6 mars, en hausse de 0,6 point par rapport à la semaine dernière (9,8% pour la période du 22 au 28 février). C’est le chiffre le plus élevé enregistré depuis la mi-novembre dans l’Aisne. Le taux de positivité moyen en France est de 7,3%.
25 décès en une semaine dans les hôpitaux
En une semaine, entre le 2 et le 9 mars, les hôpitaux de l’Aisne ont enregistré 25 nouveaux décès des suites du covid-19, portant le total de victimes de l’épidémie dans l’Aisne à 814.
Le nord-ouest du département est le plus touché
Enfin, concernant les données infradépartementales, on constate que c’est une fois de plus le nord-ouest du département qui est le plus touché, avec des taux d’incidence qui dépasse les 250 nouveaux cas pour 100 000 habitants dans la communauté d’agglomération du Saint-Quentinois ainsi que les communautés de communes du Pays du Vermandois (Bohain-en-Vermandois), de Thiérache, Sambre et Oise (Guise), de la Thiérache du centre (Vervins) et du Val de l’Oise (Ribemont).
Le taux d’incidence dépasse également les 250 dans la communauté d’agglomération du Grand Soissons et dans les communautés de communes du Val de l’Aisne (Braine et Vailly-sur-Aisne) et du Canton de Charly-sur-Marne.
(1)Taux d’occupations des lits de réanimation : taux correspond au nombre de lits de réanimation occupés par les patients atteints du COVID-19 sur la capacité initiale en réanimation. Attention, cette capacité a été augmenté depuis le début de l’épidémie.
(2) : Actuellement, les analyses concernant les variants portent sur les données relatives aux suspicions ou aux résultats de criblage suite à une PCR ou un test antigénique (TA) positif. Précisions : L’indicateur est calculé un jour J à partir des tests réalisés entre 3 et 9 jours précédemment car pour les jours plus récents (J, J-1, J-2), un grand nombre de tests n’est pas encore rapporté (délai de report).
(3) : Le taux d’incidence correspond au nombre de tests virologiques positifs pour 100 000 habitants sur une semaine glissante.
(4) : Le taux de positivité correspond au nombre de tests positifs sur une semaine glissante par rapport au nombre de tests réalisés.