Nadia Hai, ministre de la ville au sein du gouvernement Macron, a visité lundi 8 février le collège Gérard-Philipe de Soissons à l’occasion de la remise du label Cité Educative à la ville de Soissons. Une présence symbolique dans une école ancrée dans le quartier prioritaire de Presles, où les professeurs sont confrontés à plusieurs défis pour mener les enfants vers le chemin de la réussite scolaire et professionnelle.
Ce label est décerné à la Cité du Vase comme dans des dizaines d’autres villes dans toute la France, qui auront à se partager une enveloppe de 117 millions d’euros sur trois ans. Ces fonds sont apportés pour soutenir l’éducation des enfants des écoles maternelles situées dans le réseau Réseau d’éducation prioritaire (Rep) + jusqu’aux collégiens, lycéens et même étudiants allant jusqu’à l’âge de 25 ans des 3 quartiers prioritaires (Presles, Chevreux et Saint-Crépin à Soissons). À Soissons, cela concerne donc les 512 élèves du collège Gérard-Philipe (dont 67 en Segpa et 54 en unité pédagogique pour élèves allophones arrivant) et 4 écoles élémentaires (453 élèves) et primaires (823 élèves). Concrètement, chaque quartier bénéficiera d’une enveloppe de 200 000 à 650 000 euros par an «en fonction du projet qui sera construit avec les acteurs», a expliqué la ministre lors de sa visite. «La Cité éducative, c’est mettre l’élève au cœur de son écosystème. Et on construit un programme autour de lui, et non plus autour de son école. C’est lui qui devient l’élément moteur de son parcours. Se rajoutent ensuite les acteurs sur le terrain.»
Des «adultes relais» en renfort
Les acteurs justement sont nombreux à se regrouper pour que les projets aboutissent. La ville sera aidée par services de l’Etat, l’Éducation nationale, la Ville, mais aussi par les associations de parents d’élèves jusqu’aux associations locales et aux familles. Le tout sera chapeauté par le sous-préfet de l’arrondissement de Soissons, Joël Dubreuil. Sur le terrain, l’Etat entend financer le renforcement de la présence des «adultes relais» : «Ce sont des postes, comme les anciens contrats aidés, qui répondent à deux objectifs ; le premier, c’est l’insertion professionnelle. Ces contrats durent 3 ans et sont proposés à des adultes de plus de 30 ans. Ces personnes peuvent aussi être des médiateurs sociaux. Il en existe aujourd’hui 1 000 en France. Nous souhaitons en former 600 de plus.»
Maire de Soissons, Alain Crémont a effectué d’autres propositions, comme la mise en place à Soissons de mesures de responsabilisation. On est train de travailler aussi sur un conseil des droits et des devoirs des familles. L’objectif est de mettre en place des actions afin d’accompagner ces familles en difficultés dans un contrat de confiance.» L’élu explique aussi : «Ce qu’il nous reste à construire, c’est cet outil de médiation sociale, qui aujourd’hui est un peu moribond et qui doit être recomposé à l’échelle du territoire avec une nouvelle approche. On n’est plus dans l’approche du grand frère, mais plutôt dans celle de l’éducateur spécialisé.»