Trahis par les alarmes de la cathédrale et les caméras de vidéosurveillance. Deux hommes majeurs ont été interpellés par les policiers de Soissons après avoir escaladés l’échafaudage de l’édifice religieux, où le chantier de remise en état de la rose est en cours. Les faits se sont déroulés vers 3h30 du matin mardi 5 janvier. L’alarme anti intrusion s’est déclenchée et la société de sécurité a alors contacté les forces de l’ordre. Quelques minutes plus tard, le système de vidéosurveillance du site a permis d’identifier rapidement les deux hommes alors en pleine ascension de la cathédrale, via les échafaudages sur la façade de l’édifice. Les policiers soissonnais sont rapidement arrivés sur place pour encercler le périmètre et former un dispositif d’interception. Ils ont décidé de ne pas intervenir directement et d’interpeller les deux escaladeurs à leur descente sur la terre ferme vers 4h20 du matin. «On ne souhaitait pas faire prendre des risques supplémentaires aux deux escaladeurs, qui risquaient de prendre peur en tentant de prendre la fuite, et aux policiers qui seraient intervenus», a expliqué le commissaire de police Emmanuel Libeyre.
Des amateurs d’exploration urbaine ?
Mais pourquoi être monté sur cet échafaudage en pleine nuit et avoir pris autant de risques ? Le diocèse explique que d’après leurs premières observations, il n’y a pas eu de vol d’objets précieux ou de dégradations sur l’édifice religieux. Ils n’étaient d’ailleurs pas porteurs d’objets de valeur lors de leur interpellation. L’autre hypothèse, c’est que les 2 hommes ont réalisé un pari entre amis ou faisaient de «l’urbex», (ou exploration urbaine), une activité consistant à visiter des lieux anciens ou industriels, parfois abandonnés par l’homme, mais cette pratique inclut également la visite de lieux cachés ou difficiles d’accès, tels que des tunnels de métro, des catacombes, ou des châteaux abandonnés. Il reste que cette pratique ne s’effectue pas toujours avec l’accord des propriétaires. Il s’agit alors d’une violation de propriété privée. Les conséquences peuvent être graves : les personnes prises sur le fait encourent 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende. Une procédure pour mise en danger de la vie d’autrui (par chute d’objets par exemple) est aussi envisageable. Pour le moment, les deux individus ont été simplement verbalisés par les forces de l’ordre pour violation du couvre-feu, soit une amende de 135 euros. Une procédure judiciaire sera lancée à leur encontre si le diocèse ou la société en charge des travaux porte plainte et se placent en statut de victimes. En attendant, les protagonistes ont été remis en liberté. Ils seront entendus ultérieurement par les enquêteurs.