Un chasseur à cheval sur la RN2, à hauteur de la commune de Longpont ! L’image publiée par le collectif Abolissons la vénerie aujourd’hui (AVA), mardi 29 décembre, en a surpris plus d’un sur les réseaux sociaux.
On y voit effectivement un cavalier, le cor sous le bras, et plusieurs cyclistes, engagés sur la bretelle d’accès à la Nationale 2 en direction de Soissons à l’occasion d’une chasse à courre au cerf qui se déroulait ce jour-là en forêt de Retz. Le cavalier a ensuite fait demi-tour, en croisant plusieurs camions et voitures avant de reprendre la bretelle à contresens pour revenir en direction des autres cavaliers.
Des faits qui interpellent le collectif, mais aussi les automobilistes, alors que la RN2 est une route à deux fois deux voies séparées par un terre-plein central où la vitesse des véhicules est limitée à 110 km/h. Une vitesse peu compatible avec la présence d’équidés ou de vélos. Sur son site internet, le collectif s’insurge face à ces méthodes : «Après un cheval de chasse en fuite sur la N2 la semaine dernière, c’est maintenant les cavaliers et leurs suiveurs qui envahissent la nationale, une 2 x 2 voies limitée à 110 km/h ! L’inconscience absolue des chasseurs à courre et de leurs suiveurs fait ici courir un danger immense aux automobilistes, aux conducteurs de poids lourds, aux chiens de meute, aux chevaux et aux animaux chassés. Chaque année l’histoire se répète : les veneurs et les chiens sur les voies ferrées malgré les rappels de la SNCF, les chasses qui se terminent en ville comme à La Ferté-Milon la semaine dernière, les accidents de la route sur la N2 à cause des animaux en fuite ou des chiens errants… Combien d’autres accidents avant que des mesures soient prises ?».
«Une présence pour éviter un incident»
Rencontré sur place, Henri D’Aillières, maître de l’équipage de Villers-Cotterêts, a bien confirmé la présence d’un cavalier «pas sur la route, mais sur le bord de la RN2, pour assurer la sécurité des automobilistes. «Lors de cette chasse à courre, organisée tous les mardis et samedis en forêt de Retz, un cavalier a longé la Nationale. C’est un membre de l’équipage, un valet de chiens, salarié, qui est chargé de la sécurité de la chasse. Il se place en queue de la chasse par prévention, pour éviter qu’il y ait un incident. Il est intervenu, car le cerf se rapprochait de la nationale 2. Je préfère qu’un cavalier intervienne, plutôt qu’on se retrouve avec un cerf ou des chiens sur la Nationale.»
Et le maître d’équipage d’ajouter : «Vous savez. On est tellement observés par les anti-chasses qu’on fait le maximum pour éviter tout incident. Et c’est le cas depuis le début de la saison… » Il souligne que toutes les formes de chasse sont désormais autorisées depuis la fin du deuxième confinement, le 15 décembre dernier.
R.L.