Alors qu’un mois de décembre catastrophique sur le front de l’épidémie de covid-19, avec une explosion de nombre de cas et une forte hausse des hospitalisations dans l’Aisne pouvait laisser craindre le pire pour début 2021, c’est finalement dans une relative accalmie que devrait commencer cette nouvelle année. Car, aussi brusquement qu’ils étaient remontés dès la fin du mois de novembre, les principaux indices de suivi de l’épidémie sont en chute libre.

Taux d’incidence (nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants sur 7 jours glissants) dans l’Aisne (rose) et en France. Source : données Si-DEP fournies par Santé publique France
Le taux d’incidence dans l’Aisne (nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants sur 7 jours, courbe ci-dessus) est ainsi passé, en moins d’une semaine, de 264,8 (semaine du 15 au 22 décembre) à «seulement 170,7 (semaine du 18 au 25 décembre, dernières données Si-DEP, publiées par Santé publique France). Une bonne nouvelle à prendre avec retenue, car ce taux reste relativement élevé (pour rappel, au mois de septembre, alors que l’épidémie amorçait sa seconde vague, le seuil d’alerte avait été fixé à 50) et il est toujours significativement au-dessus de la moyenne française (125,7 pour la période du 18 au 25 décembre).

Taux de positivité (pourcentage de tests PCR positifs sur 7 jours glissants) dans l’Aisne (rose) et en France. Source : données Si-DEP fournies par Santé publique France
Le taux de positivité (pourcentage de tests PCR positifs, courbe ci-dessus) est lui aussi en très nette baisse. En une semaine, il a quasiment été divisé par 2, passant de 10 (semaine du 11 au 17 décembre), à 5,3% (semaine du 18 au 25 décembre). Là encore, cela reste un chiffre élevé, supérieur au taux de positivité moyen en France (2,8%).

Hospitalisations dans l’Aisne (rose) et en France. Source : données Hospitalières fournies par Santé publique France
Du côté des hospitalisations en revanche, on observe plutôt une stagnation, voire une légère augmentation, avec toujours un nombre très élevé de patients covid-19 dans les hôpitaux de l’Aisne. Au 28 décembre, ils étaient 304 (contre 288 une semaine plus tôt), un chiffre équivalent à ce que l’on avait connu au plus fort de la première vague au printemps dernier. Le nombre de patients en réanimation est lui aussi stable, avec 22 personnes concernées, contre 24 une semaine plus tôt. Il y a généralement un décalage de deux à trois semaines entre les variations des taux d’incidence et de positivité et les variations du nombre de patients hospitalisés. On ne devrait donc pas observer de reflux du nombre d’hospitalisations avant au moins une quinzaine de jours.
Pour les personnels des hôpitaux de l’Aisne, la nouvelle année se sera donc pas synonyme de répit immédiat et la situation devrait rester tendue encore quelque temps dans les hôpitaux. Ce qui fait déjà une bonne raison de continuer, plus que jamais, à respecter les gestes barrières et à redoubler de vigilance, même si l’envie ne manque pas, à raison, de dire adieux dignement à cette terrible année 2020. À l’image de nombreux autres départements de l’est de la France, la situation épidémique dans l’Aisne reste préoccupante.
V. D.G