Un taux d’incidence qui explose, un taux de positivité qui reste très élevé et surtout un nombre d’hospitalisations toujours en forte hausse. À la veille des fêtes de fin d’année, le tableau de l’épidémie de covid-19 dans l’Aisne est bien morose. Dans notre département, la situation sanitaire continue a se dégrader plus vite que dans le reste de la France, et l’Aisne est aujourd’hui le département le plus touché des Haut-de-France rapporté à sa population.
Ainsi, le taux d’incidence (nombre de nouvelles contaminations pour 100 000 habitants sur 7 jours glianssant) continue sa vertigineuse remontée. Entre la période du 6 au 12 décembre et la période du 12 au 18 décembre (dernières données Si-DEP publiées par Santé publique France), il est passé de 179,3 à 255,3 (voir courbe ci-dessous). Une augmentation de plus de 42% en une semaine. En France, le taux d’incidence s’élève à 139,5 pour la période du 12 au 18 décembre.
L’évolution du taux de positivité (pourcentage de test PCR positif) est un peu moins inquiétante. Après une brique remontée début décembre, ce taux se stabilise depuis la semaine dernière autour de 9,5%. Pour la période du 12 au 18 décembre, il est ainsi de 9,3%. (voir courbe ci-dessous) C’est un chiffre élevé, très supérieur à la moyenne française (4,7%), mais qui reste inférieur aux maximums enregistrés au pic de la seconde vague (14%).
Concernant le R0, le fameux taux de reproduction du virus, c’est à dire le nombre de personnes contaminées pour chaque malade, depuis le 15 décembre, il est repassé au-dessus de 1, ce qui traduit le fait que l’épidémie est bel est bien de nouveau en progression.
Les données hospitalières confirment les mauvais chiffres des données Si-DEP issues des tests de dépistage : il y a, au 21 décembre, 289 personnes hospitalisées covid-19 dans les hôpitaux de l’Aisne (voir courbe ci-dessous). Il y en avait 238 la semaine dernière, le 14 décembre. On a désormais dépassé le nombre d’hospitalisations enregistré lors du pic de la seconde vague (252) et on a quasiment atteint les chiffres enregistrés lors de la première vague (jusqu’à 304 personnes hospitalisées).
En revanche, le nombre de personnes en réanimation est stable : 25 personnes au 21 décembre, contre 26 le 14 décembre. Mais que l’on considère la dégradation sanitaire des dernières semaines comme une troisième vague à part entière ou comme un simple rebond d’une seconde vague qui ne s’est jamais vraiment terminée, le constat est amer : L’Aisne a été finalement aussi touchée par l’épidémie de covid-19 en automne qu’au printemps.
Pour finir, un rapide tour d’horizon les taux d’incidence au niveau communal (voir carte ci-dessous), permet de constater que les zones les plus impactées par l’épidémie sont une nouvelle fois la Thiérache et une partie de l’agglomération de Saint-Quentin, ainsi que l’agglomération de Soissons.