
Delphine Pelletier a été renversée par une voiture à Soissons vendredi 20 novembre. Elle a succombé à ses blessures.
«C’est arrivé sous ma fenêtre», décrit sa mère Maryse Pelletier, depuis le premier étage de l’immeuble situé à l’angle de la rue Saint-Martin et de la rue du Rempart Saint-Martin, à Soissons. Sa fille Delphine Pelletier, 54 ans, a été renversée par une automobiliste vendredi 20 novembre, alors qu’elle venait de rendre visite à sa mère et qu’elle s’apprêtait à y retourner pour chercher le plat de légumes qu’elle venait de lui cuisiner. «Elle venait de monter chez moi un quart d’heure avant, dit sa mère. Je lui ai dit “pourquoi tu passes maintenant ? Alors que tu reviens tout de suite après…” Elle m’a dit qu’elle venait me faire “un petit coucou”. Je crois que Dieu me l’a envoyée pour qu’on se dise au revoir.»
Avant d’être renversée, Delphine Pelletier est passée au Saint-Brice, le café où elle avait ses habitudes. C’est là qu’elle prenait son paquet de cigarettes ou son café, avec une goutte de lait, d’où le surnom “Noisette”, que lui avaient donné les anciens propriétaires du Saint-Brice, avec qui elle était amie, tout comme avec la serveuse Véronique, restée malgré le changement de patrons. «J‘ai tenu à remercier les gens de ce café, qui ont toujours été gentils avec elle», dit sa maman Maryse, venue rencontrer le mardi suivant les époux Zhan, qui sont les derniers à avoir discuté avec Delphine.
«courageuse»
Les obsèques Delphine Pelletier auront lieu samedi 28 novembre à 14h30 en la cathédrale de Soissons, la ville où elle est née. Elle sera ensuite inhumée à Villers-en-Prayères, auprès de son père François, ancien concessionnaire Citroën de Soissons, décédé en 2008 à 70 ans. «C’était fusionnel avec son père», témoigne Maryse. Delphine Pelletier était elle-même la nièce de Jacques Pelletier, ancien maire de Villers-en-Prayères, et surtout ancien sénateur de l’Aisne et ministre sous Giscard puis Mitterrand.
Couvée par ses parents et son grand frère, en raison d’une santé fragilisée par des crises d’épilepsie récurrentes, Delphine n’a pas eu la possibilité de travailler. «Malgré sa maladie, elle aura été très courageuse, reprend sa mère. Tous les six mois, à l’hôpital Sainte-Anne, elle disait au médecin qui la soignait, et qu’elle avait fini par tutoyer, comme elle le faisait souvent : “Je veux avoir des enfants et je veux conduire.” Elle a fini par se résigner. L’épilepsie c’est comme si le cerveau se débranchait sans prévenir…». À propos de la dame qui a heurté sa fille, elle ne ressent pas de colère : «Je sais qu’elle a quitté les lieux. Elle doit être dans un état… Je ne lui en veux pas.»
Ses derniers mots sont pour Delphine : «Elle a eu une vie difficile, mais elle ne s’est jamais découragée. Elle était toujours positive, elle allait de l’avant, elle aimait la vie, les bonnes choses, profiter tout simplement… Elle me manque et me manquera toujours.»
G. G.
Plus d’information à venir dans l’édition 441 de l’Axonais, en vente à partir de jeudi 26 novembre