
Photo : Fondation Brigitte Bardot
Sa parole est devenue rare, mais à 86 ans, Brigitte Bardot reste une fervente militante de la cause animale. Ce lundi 16 novembre, c’est en tant que présidente de la fondation qui porte son nom que l’ancienne égérie des années 1950 et 1960 a décidé de prendre fait et cause pour Curtis, le pitbull de Christophe Ellul, désormais considéré par la justice comme le seul responsable de la mort d’Elisa Pilarski il y a tout juste un an le 16 novembre 2019 en forêt de Retz. Curtis est toujours placé en fourrière dans le sud de la France et risque l’euthanasie.
Une issue que refuse d’envisager Brigitte Bardot qui vient de rendre publique une lettre qu’elle a adressée au ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti. Dans cette lettre, Brigitte Bardot explique que, selon elle, des doutes subsistent quant à la responsabilité de Curtis dans la mort d’Elisa Pilarski et qu’a contrario, la piste de la chasse à courre a trop facilement été écartée. Elle revient notamment sur le cas des cinq chiens de la meute du Rallye la passion qui auraient mystérieusement disparu, un élément évoqué par Christophe Ellul lors de sa récente conférence de presse : «D’après Christophe Ellul, maître de Curtis, 5 chiens ayant participé à la chasse à courre seraient morts et enterrés sur le terrain du maître d’équipage … auraient-ils échappé aux prélèvements ADN ? Curtis est aujourd’hui le coupable idéal, mais nous savons tous qu’une meute livrée à elle-même, comme celle du « rallye de la passion » lors du drame, en l’absence du piqueux malade ce jour-là, représente un danger réel, si les chasseurs étaient moins malhonnêtes ils le reconnaîtraient eux-mêmes.Les accidents sont fréquents comme celui survenu le 19 octobre dernier en Indre-et-Loire dans un élevage où une jeune lama s’est fait dévorer vivante par les chiens d’une chasse à courre hors de contrôle, le témoignage de l’éleveuse est terrible : «elle est morte éventrée, les autres lamas prostrés et moi terrorisée ».
Bref, malgré les preuves accablantes apportées par les rapports d’expertises et les analyses ADN, Brigitte Bardot s’accroche toujours à la version de Christophe Ellul et affirme en tout cas qu’il reste suffisamment de zones d’ombre dans cette histoire pour épargner Curtis : «Je connais votre passion et votre militantisme pour la chasse, la corrida et autres pratiques que je dénonce, je fais appel non pas à l’homme, mais au ministre. Nous avons besoin de connaître la vérité, cette affaire dramatique a encore bien trop de zones d’ombre sur lesquelles il faut faire la lumière. La peine de mort a été abolie en France, elle ne doit pas être prononcée à l’encontre de Curtis dont la culpabilité est loin d’être établie même si elle arrange tout le monde.»
V. D.G