«C’est sans appel. On remballe tout.» Camille Pourrier (photo), président de la foire Saint-Martin, a appris que celle-ci était annulée de la bouche du maire de Soissons Alain Crémont, mardi 27 octobre en début d’après-midi. «Une décision qui vient de la préfecture, m’a-t-il dit, poursuit Camille Pourrier. L’Etat veut anticiper le passage de l’Aisne en rouge et un éventuel couvre-feu dans le département.»
120 forains étaient attendus sur la place du Mail, dès vendredi 30 octobre, pour commencer à installer les manèges. Outre les chiffres de la situation sanitaire, le timing de cette annulation de la foire Saint-Martin se justifie par le fait qu’il fallait éviter aux forains de monter leurs manèges pour rien. «Certains viendront peut-être se garer le temps que devait durer la foire, car ils ne possèdent pas tous des terrains, commente le président. Mais il n’y aura aucun manège cette année.»
Baisse du chiffre d’affaires de 60 % depuis le début de l’année
Actuellement, la plupart des forains sont installés sur la foire Saint-Denis à Saint-Quentin, au nord du département. «La fête était contingentée à 5000 personnes, explique Camille Pourrier. On pouvait travailler. A Soissons, la jauge baissait régulièrement. Avant cette annulation, elle devait être contingentée à 1400 personnes…» Il calcule qu’en moyenne, la perte du chiffre d’affaires des manèges forains est de 60% depuis le début d’année.
«Notre saison commence habituellement fin février à Troyes, indique le président de la foire Saint-Martin. Là, on l’a commencée fin juin à Amiens. Soit cinq mois plus tard. Ensuite, on est allé à la fête de la Cité à Laon, en juillet. Ça a été catastrophique, notamment en raison de l’annulation des événements festifs autour de la fête, comme les concerts et les spectacles. Du coup, les gens ne se sont pas déplacé. Heureusement, on avait sauvé un feu d’artifice. Puis on a enchaîné avec Noyon et Saint-Quentin. A Soissons, on espérait travailler quatre dimanches d’affilée. Mais c’est fini, on n’a plus le droit de travailler. Pour ma part, je rentre chez moi.»
Le président de la foire Saint-Martin, également président de la fête de la Cité, range ses manèges sur son terrain de Fourdrain. Au début de l’été, Camille Pourrier avait dit : «Si la crise sanitaire redémarre, on sera les premiers sacrifiés.»
G. G.