A l’initiative du préfet de l’Aisne, Ziad Khoury, une opération anti-drogue rassemblant une trentaine de personnes (police nationale, police municipale, unité départementale d’intervention…) s’est déroulée vendredi 11 septembre dans le quartier de Presles. L’Etat souhaite faire passer le message du gouvernement, et du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui promet que «les trafiquants de drogue vont arrêter de dormir ».
Rue François-Mauriac, l’un des principaux points de vente de drogue soissonnais, dans le quartier de Presles. Le lieu est connu des dealers mais aussi des services de police, régulièrement présents sur place pour contrecarrer les plans des revendeurs. Une nouvelle illustration a été donnée vendredi 11 septembre, sur tout le quartier de Presles. Une forme de tenaille s’est mise en place autour du quartier populaire. Le chien spécialisé en recherche de produits stupéfiants a été déployé dans plusieurs halls d’immeuble et plusieurs contrôles ont été effectués sur des riverains et des passants. Un drone a aussi permis d’identifier plusieurs personnes cherchant à quitter les lieux à l’arrivée des forces de l’ordre. Au final, le bilan reste maigre : visite des parties communes de 5 ensembles immobiliers, 38 véhicules inspectés et 87 personnes contrôlées, pour 2 individus interpellés pour recels de vol (carte bleue et francs CFA) et placés en garde à vue.
Faire changer la peur de camp
Un détail, selon les représentants de police et de l’Etat, qui veulent que la peur «change de camp». «Nous assurons aussi une présence visible et régulière pour que les riverains comprennent bien que nous sommes actifs sur le terrain», a annoncé Emmanuel Libeyre, commissaire de police de Soissons. La lutte contre les produits stupéfiants, c’est un travail de fond. Et à force, on espère, non pas, naïvement, arrêter totalement le trafic, mais être suffisamment dérangeant pour redonner une meilleure qualité de vie aux habitants du quartier.» Ziad Khoury, préfet de l’Aisne confirme que l’Etat ne laissera rien passer : «Il y a une attente des habitants. Les gens attendent de voir l’action de l’Etat et l’Etat doit affirmer son autorité. Cela ne se fait pas sur des opérations ponctuelles mais sur une stratégie. Il y a d’autres modalités d’actions possibles, comme des enquêtes plus discrètes. En tout cas, il faut montrer que l’on ne cède pas le terrain aux trafiquants. Les policiers de Soissons sont aussi très réactifs quand il y a aussi des évènements.» Dans le même temps, une sensibilisation au port du masque a eu lieu dans les commerces de proximité et les lieux publics. Les forces de l’ordre ont prévenus, l’opération est amenée à être reconduite dans les jours qui viennent.
Romaric Leurs